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Les élèves musulmans interdits de porter une abaya dans les écoles publiques françaises

Aug 26, 2023Aug 26, 2023

Cette décision suscite la colère des dirigeants communautaires qui estiment que cela crée un « précédent discriminatoire » et relance le débat sur la séparation de l'Église et de l'État en France.

L'abaya, une robe longue et ample, a été interdite dans les écoles publiques françaises, ce qui a provoqué la colère des dirigeants musulmans et relancé le débat sur la laïcité française.

Gabriel Attal, le nouveau ministre français de l'Éducation nationale, a annoncé qu'il sera interdit aux étudiants de porter l'abaya ainsi que le qamis, une longue tunique portée par les hommes.

"Quand on entre dans une salle de classe, il ne faut pas pouvoir identifier la religion des élèves en les regardant", a déclaré M. Attal dans un entretien télévisé à TF1.

La loi française interdit les symboles religieux tels que la croix, la kippa et le foulard islamique dans les écoles publiques et les bâtiments gouvernementaux, dans le cadre d'une constitution qui sépare l'Église et l'État.

Mais les dirigeants de la communauté musulmane ont critiqué cette décision, arguant que l'abaya n'est pas un symbole religieux mais un vêtement arabe traditionnel qui peut être porté aussi bien par les femmes musulmanes que non musulmanes.

"Aucun texte référentiel de l'Islam n'évoque une quelconque 'abaya'", indique un communiqué publié par le Conseil français du culte musulman.

Imposer une interdiction sur un vêtement non religieux présente un « précédent dangereux et discriminatoire » et risque de brouiller la frontière entre les abayas et « le port de toute robe longue à l’école », poursuit le communiqué.

Au cours de l’année dernière, les directeurs d’école ont demandé au gouvernement des conseils sur le port des abayas.

Au cours de l’année scolaire 2022-2023, le gouvernement a reçu 4 710 signalements d’incidents violant la laïcité française dans les écoles, soit plus du double du nombre de signalements reçus l’année précédente, selon Le Monde.

M. Attal a défendu sa décision lors d'une conférence de presse en soulignant que l'abaya "n'a pas sa place dans l'école publique" et que la laïcité française doit être respectée.

Le syndicat éducatif SNPDEN-UNSA a salué le gouvernement pour sa « clarté et son courage » tandis qu'Éric Ciotti, le leader des Républicains, a également approuvé la décision, qualifiant l'abaya de forme de communautarisme, elle-même « une lèpre qui menace la République ».

Mais cette politique a été rapidement condamnée par les membres de la gauche qui l'ont qualifiée d'islamophobe et d'inconstitutionnelle.

Clémentine Autain de La France Insoumise (LFI) a qualifié cette décision de preuve supplémentaire du « rejet obsessionnel des musulmans » par le gouvernement.

Thomas Portes, un autre député de LFI, a qualifié cette annonce de priorité déplacée.

"La préoccupation des familles n'est pas l'habillement mais de savoir si elles pourront acheter des fournitures scolaires", a tweeté M. Portes.

« La polémique islamophobe sur l'abaya lancée par Gabriel Attal répond à un agenda politique, celui de l'extrême droite. C’est indigne.

La première décision majeure de M. Attal en tant que ministre de l'Éducation s'inscrit dans la lignée de l'insistance répétée du président sur la nécessité de restaurer l'autorité et de renforcer les valeurs françaises dans les salles de classe.

Lors d'une conversation sur les émeutes qui ont été menées principalement par des mineurs cet été, Emmanuel Macron a déploré ce qu'il a appelé la perte de civilité parmi la jeunesse française et a déclaré vouloir faire des lectures et des débats hebdomadaires sur les valeurs françaises une partie essentielle du programme scolaire.

« L'école est au cœur du combat pour la nation », a-t-il déclaré au Point.

La laïcité dans les écoles publiques est un sujet incendiaire depuis le meurtre en 2020 de Samuel Paty, un professeur du secondaire, décapité par un terroriste islamiste après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet lors d'un cours d'éducation civique sur la liberté d'expression.