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Critique du paradis des fous

Apr 17, 2024Apr 17, 2024

Summerhall, ÉdimbourgBritt Plummer attend de se marier avec son camarade clown Otto dans cette comédie ludique et nostalgique

Les clowns de la périphérie d'Édimbourg prouvent que les gags à la banane sont loin d'être trop mûrs. Le spectacle pulpeux de Bill O'Neill, The Amazing Banana Brothers, présente le meilleur nouveau venu nominé pour enfiler mille peaux. Dans son envoûtant joyau de fin de soirée, A Retrospection, Claire Woolner, une autre absurde de Los Angeles, prend un téléphone banane et le mâche, le pele et tout. Et en route vers l'heure mélancolique et ludique de la bande dessinée australienne Britt Plummer, nous récupérons des mini versions en plastique du fruit.

Ce sont des confettis, explique Plummer. Le concept de Fool's Paradise est que nous soyons les invités le matin de son mariage. Le Canon de Pachelbel joue, la mariée est dans sa robe de chambre et un cœur enveloppé d'un nœud pend au-dessus. Plummer a toujours rêvé d'un mariage de clown, avec des chutes d'enfants dans l'allée, et d'une minute à l'autre son fiancé suédois – son camarade clown Otto – arrivera pour réaliser ce rêve.

Ce ne sont pas seulement les bananes chéries par Krapp qui évoquent Beckett alors que Plummer revient en arrière sur leur relation. En attendant Otto, nous entendons comment leur romance à distance s'est épanouie à travers des confinements qui les séparaient alternativement et les confinaient ensemble.

En commençant par utiliser deux tasses à café aux yeux dessinés à la main, dont les couvercles ressemblent à des chapeaux décontractés, elle reconstitue avec humour leur histoire. Otto est ensuite évoqué par une vadrouille portant une veste de costume et les jours et les nuits du couple, marqués par le douloureux These Days de Nico, se déroulent dans un flou de jeux de cartes et de dîners, ponctués de coupures de courant pour du sexe bruyant.

Il y a un moment mélancolique où Otto-la-vadrouille est retiré de la scène pour prendre son vol et des doutes s'installent sur leur relation, que Plummer mesure constamment par rapport aux comédies romantiques et aux chansons d'amour. Les descriptions sinueuses de leur temps ensemble semblent parfois monotones, mais c'est une histoire pertinente, y compris la montagne de paperasse à laquelle ils sont confrontés pour s'installer au Royaume-Uni. Un peu de travail où l'on nous demande d'écrire des déclarations à l'appui de ce processus devient une distraction.

Cette histoire souvent fantaisiste, réalisée par Jess Clough-MacRae, s'intensifie lorsque Plummer prend un vol pour voir Otto, s'aspergeant de désinfectant pour les mains. Son équilibre s'épuise puissamment et une ou deux fissures antérieures dans son vernis pourraient donner à l'histoire un piquant supplémentaire.

Dans un scénario touchant et doux-amer, Plummer décrit Otto comme du velours côtelé et elle-même comme du velours, mettant en scène une scène où le cadeau de son fiancé suggère que leur amour est voué à l'échec. Vous n'aurez jamais vu un panda Oodie aussi poignant.

Au Summerhall, Édimbourg, jusqu'au 27 août

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